dimanche 22 mars 2015

STILL ALICE, l'étoile filante.


Still Alice, le film du duo de réalisateurs Richard Glatzer et Wash Westmoreland, qui a valu à Julianne Moore de nombreux prix, dont l’Oscar de la Meilleure Actrice, est bouleversant par le réalisme et la poésie avec lesquels il traite de son sujet.

Alice Howland, brillante chercheuse en linguistique, découvre qu’elle est atteinte d’un Alzheimer précoce de nature génétique. Le film adopte un point de vue presque entièrement subjectif, pour traduire la manière dont Alice vit cette maladie. C’est une expérience sensorielle forte en émotions qui défile devant nos yeux pendant 1h40, où les formes filmiques visuelles et sonores sont utilisées intelligemment pour rendre compte de ces sensations. Julianne Moore excelle dans sa performance, et nous bouleverse par le talent avec lequel elle nous permet d’approcher au plus près d’une maladie caractérisée par un vide, une perte de soi. Jamais le cinéma n’avait été aussi audacieux pour en parler. Et il me semble qu’un rapprochement peut être fait entre la perte de mémoire et le cinéma qui, comme tout art, est là pour nous rappeler. Le cinéma est une entreprise contre la mort par les images mouvantes. Il est l’art qui nous rend immortel et nous permet de ne jamais oublier. Et enregistrer l’oubli a quelque chose de contradictoire et de fascinant, car on regarde un film comme on regarde une étoile qui n’existe déjà plus. Alice est cette étoile.

Still Alice est un film remarquable, tant sur les plans scénaristique, mise en scène, et interprétation. Il traite d’un sujet actuel et grave, à travers des thématiques universelles entrelacées avec finesse, comme le langage, l’héritage, la connaissance et l’amour. Ce film, comme la maladie d’Alzheimer, sont des voyages dramatiques à la recherche d'un "soi" qui n'est plus.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire